En France, « plusieurs associations sportives ont signalé à la Direction de sports et à la Direction générale de la santé (DGS) que certaines disciplines (Kick boxing, Muay, etc.) autorisaient les combats avec « KO », c’est-à-dire avec commotion cérébrale, chez leurs pratiquants à partir de 15-16 ans, et que ces « KO » étaient relativement fréquents. À la suite de ce signalement, la DGS a chargé Santé publique France de mener une analyse détaillée sur les accidents de sports de combats survenus chez les mineurs ».
En Belgique, le « Décret relatif à la prévention des risques pour la santé dans le sport » de 2014 définit le sport de combat comme un « sport à risque particulier ou à risque extrême, dont les règles autorisent explicitement les coups portés volontairement » ; le sport à risque particulier comme un « sport dont la pratique est susceptible d’engendrer un risque inhabituellement accru d’atteinte à l’intégrité
physique ou psychique des participants » et le sport à risque extrême comme un « sport dont la pratique est susceptible d’engendrer un risque important d’atteinte à l’intégrité physique ou psychique des participants ».
L’analyse de Santé publique France montre que
- Pour 1.000 passages aux urgences dus aux accidents de la vie courante chez les 10-18 ans, 16 relèvent d’un sport comme le judo/jiu-jitsu, la boxe, la lutte, le karaté ou encore le kick-boxing.
- Ces passages aux urgences concerne majoritairement des garçons et des enfants jeunes,
- Le taux d’hospitalisation pour accidents de sport de combat est comparable au taux d’hospitalisation tous sports confondus (3%),
- pour 4% de l’ensemble des accidents de sports de combat chez les 10-18 ans, un traumatisme crânien a été diagnostiqué dont 96% avec une commotion cérébrale.
Selon Santé Publique France, « il ressort de cette enquête que les accidents de sports de combat, au vu des conséquences qu’ils peuvent avoir, sont trop fréquents chez les 10-18 ans » car en effet « les conséquences sur la vie et la santé des jeunes victimes de commotions cérébrales ne sont […] pas négligeables et nécessitent des actions de prévention, d’autant que ces accidents peuvent être évités par de bonnes pratiques ».
Puisque nous ne disposons pas de données sur les traumatismes ayant lieu dans le cadre de la pratique de tels sports, les informations produites par Santé Publique France peuvent se révéler très utiles en terme de prévention. Tout en sachant qu’en Belgique, le décret cité ci-dessus précise que « pour les sports à risque particulier, les sports à risque extrême et les sports de combat […] leur règlement […] inclut également des mesures spécifiques de prévention et de protection pour les sportifs mineurs ». Ces mesures spécifiques peuvent, entre autres, se traduire par le port d’équipements de protection supplémentaires, comme nous le montre cet extrait du Règlement d’Ordre Intérieur de la Ligue Francophone de Kick Boxing, Boxe thaïlandaise et disciplines associées (L.F.K.B.M.O.) qui stipule que « les jeunes jusqu’à l’âge de 15 ans (moins de 16 ans) sont obligés de porter des protections de boxe supplémentaires: casque, protège jambes, (protège pieds en Kick-boxing ou Full-Contact) et 10 (Oz) « onze » gants approuvés par L.F.K.B.M.O., ainsi qu’un protège-dents et une coquille en métal ».
L’étude complète de santé Publique France peut être consultée en cliquant ici.