L’Institut Scientifique de la Santé Publique (ISSP) a établi, sur base de l’Enquête Nationale de Santé par Interview en 2008, que près de 7% de la population belge déclare avoir été victime d’un accident ayant entraîné une consultation médicale dans les 12 derniers mois. Jusqu’à l’âge de 44 ans, ce sont davantage les hommes qui consultent. Après 75 ans, ce sont les femmes.
La fréquence des accidents entraînant une consultation médicale diminue de 9% en 2001 à 7% en 2008.
Dans la Région de Bruxelles-Capitale, il n’y a pas de différence de fréquentation en fonction de l’âge et du sexe. En Région wallonne, après standardisation pour l’âge, une différence se marque entre les hommes (7%) et les femmes (5%). Le niveau d’éducation joue également un rôle dans la fréquence de morbidité, les personnes avec un diplôme de l’enseignement supérieur sont plus vulnérables (6,5%) que les personnes à faible revenu.
Les différents traumatismes non mortels
Les accidents de la route
Selon l’enquête nationale, 1,2% des citoyens belges déclarent avoir été blessés dans les 12 derniers mois. Il n’y a pas de différence entre les hommes et les femmes. En tenant compte de la population belge, le niveau socio-économique joue un rôle dans la fréquence des blessures : diplôme secondaire supérieur (1,6%) et diplôme de l’enseignement supérieur (0,9%)
Dans la région de Bruxelles, la fréquence est plus élevée dans la catégorie d’âge des 45-54 ans. Il n’y a pas de différence entre les niveaux d’éducation.
En Wallonie, la fréquence est plus élevée dans les catégories des 15-24 ans et des 45-54 ans. Il n’y a pas non plus de différence entre les niveaux d’éducation, mais une différence se marque par rapport au niveau d’urbanisation : zones semi-urbaines (2,2%) et zones urbaines (0,6%).
Les accidents de travail
3,3% de la population active au travail (15-64 ans) s’est blessée dans les 12 derniers mois. Les hommes (3,9%) sont plus touchés que les femmes (2,6%). En tenant compte de l’âge, les accidents sont plus fréquents chez les 15-24 ans (6%) que chez les plus de 45 ans (2,3 à 2,2%). Il n’y a pas de différence significative entre les zones d’habitation.
A Bruxelles, contrairement à la Belgique tout entière, aucune différence n’est constatée.
En Wallonie, il n’y a pas de différence entre les hommes et les femmes. La survenue d’accidents est moins élevée dans la catégorie d’âge 55-64 ans. Après standardisation pour l’âge et le sexe, il existe une différence entre les différents niveaux d’éducation : secondaire inférieur (7%) et diplôme de l’enseignement supérieur (2,5%).
Les accidents scolaires
Ils concernent 0,9% de la population belge. Près de la moitié de ceux-ci se passent chez les 12-18 ans. Il n’y a pas de différence dans la survenue des accidents, ni en fonction du niveau d’éducation, ni en fonction du degré d’urbanisation.
Les accidents domestiques et de loisirs
Ils touchent 3,4% de la population belge. Il n’existe de pas de différence en fonction du sexe, du niveau d’urbanisation et du niveau d’éducation. Les personnes de plus de 75 ans sont les plus vulnérables (7%), surtout les femmes.
Les causes des traumatismes
Selon l’enquête nationale de santé 2008, les chutes sont responsables de 54% des accidents non mortels, les collisions/coups/heurts de 28%, et les coupures de 8%. Les chutes sont plus fréquentes dans les catégories d’âge des 0-14 ans (66%) et des personnes de plus de 65 ans (plus de 75 ans). Le niveau socio-économique joue un rôle sur les causes. Les chutes sont moins fréquentes chez les personnes ayant un diplôme de l’enseignement supérieur que chez celles ayant un autre niveau d’éducation (56-57%). Les collisions, coups et coupures sont plus élevés chez les personnes plus éduquées que chez les moins scolarisés.
Le lieu de résidence est un facteur influençant également les traumatismes. Les personnes qui résident dans des zones semi-urbaines rapportent plus d’accidents par chute (62%) et moins d’accidents par coups ou collision (23%) que dans les milieux urbains (respectivement 48% et 28%), ou ruraux (respectivement 58% et 30%). Les coupures sont plus fréquentes dans les zones urbaines.
Les traumatismes causés par les chutes sont plus fréquents en Flandre. Mis à part cela, les différences dans les régions sont semblables à celles de la Belgique.
Les conséquences des traumatismes
Les traumatismes ont pour conséquence des fractures (30%), des entorses, des foulures et déchirures des ligaments (27%) et des plaies (26%).
Les plaies touchent davantage les hommes (30%), et les fractures les femmes (32%).
L’âge est un facteur déterminant dans la conséquence des accidents. La fréquence des fractures augmente avec l’âge : de 18% pour les 0-14 ans à 44% pour les plus de 65 ans. Les plaies représentent 50% des traumatismes chez les enfants de 0 à 14 ans.